Botaniste, de Marc Jeanson et Charlotte Fauve, 2019, Editions Grasset & Fasquelle

Cet essai biographique nous emmène avec beaucoup de finesse et d’intelligence dans le monde immense des botanistes, tout à la fois découvreurs, descripteurs, voyageurs, aventuriers. Le responsable de l’Herbier du Jardin des Plantes à Paris nous rappelle que le botaniste n’est pas seulement celui qui classe des feuilles mortes, mais d’abord celui qui les découvre, parfois au bout du monde, à ses risques et périls, et tente de les insérer dans la classification du vivant. Et il a encore beaucoup de travail, car il existe toujours beaucoup de plantes inconnues!

Du point de vue de l’intelligence des plantes, le livre suscite au moins deux réflexions :

D’abord l’inquiétude qui surgit face à la distance, certainement nécessaire, entre le scientifique et l’objet de son observation : la plante, une plante séchée, décortiquée, analysée et classée. Cette distance est d’autant plus complexe que les botanistes aiment d’abord les plantes vivantes !

Mais plus important, le chantier énorme que les dernières découvertes devraient amener dans tous les herbiers du monde : la nécessaire création d’une méthodologie, d’une grille d’analyse du niveau de sensibilité ou d’intelligence, de réactivité de la plante. Pour que la plante ne soit plus seulement un dossier de description physique dans un herbier mais une ressource, un comportement, une illustration du vivant pouvant être reliée au monde qui a de plus en plus besoin d’elles.

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