Penser autrement

Les communautés scientifiques française, européenne et internationale peuvent être mieux organisées et mobilisées autour de l’intelligence végétale.

De nombreuses disciplines se sont penchées sur les plantes. Elles sont souvent très spécialisées, communiquent peu entre elles et sont dispersées dans de nombreux pays.

Il faut contribuer à améliorer, accélérer l’organisation de ces communautés, promouvoir leurs financements.  L’échelle d’action et de réflexion est certainement internationale. L’Europe doit être un contributeur essentiel. La connaissance doit être mieux partagée.

Les philosophes doivent aider la société et d’abord les scientifiques à devenir plus objectifs sur l’intelligence végétale.

Les premiers débats entre les hommes sur l’âme et l’intelligence des plantes remontent à Aristote et Démocrite. Comment les nouvelles découvertes et les expériences en cours influent sur ces débats ? Peut-on vraiment parler d’intelligence ? Comment ne pas sombrer dans l’anthropomorphisme ? Cette dimension philosophique et cette perspective historique sont essentielles pour aider les scientifiques mais aussi les juristes à se faire entendre dans les instances de décision politiques.

Malgré le travail des botanistes, neurobiologistes, généticiens, écologues…, les tabous, les préjugés innombrables et immémoriaux nous encombrent encore et nécessitent de faire table rase.

La communauté juridique doit analyser les conséquences sur la société d’un changement de statut des plantes, réfléchir à un nouveau cadre.

Un premier travail passionnant vient d’être achevé en France. Il consiste à réunir dans un seul manuel, l’ensemble des textes régissant la vie juridique des animaux. Doit-on transposer aux plantes les textes sur les animaux ? Est-ce viable pour notre société?

La Suisse a franchi un premier pas vers la reconnaissance d’une éthique des plantes, afin de mieux défendre leurs intérêts. D’autres grands États ont décidé de donner une personnalité morale à certains grands fleuves, afin qu’ils soient représentés de manière globale dans les négociations locales. Le statut des réserves naturelles évolue. Le monde végétal est présent partout, quels que soient les sujets, mais absent de tous les contrats. Un cadrage juridique doit prendre en compte ce nouveau référentiel et faciliter les politiques publiques.